Un voyage de découverte [Terres Immortelles]

Spoiler:

La brume se relève doucement sur les ruines abandonnées de l'ancienne ville de Thelwag. La mousse et les lianes ont envahi les murs polis par les siècles du village abandonné lors de l'invasion atlantaëienne de 2017 de l'Âge Sombre. Bien que l'endroit n'ait aucunement été touché par les envahisseurs ni la vague géante qui s'en était suivie, la population n'était jamais revenue peupler les lieux. Car l'armée du tyran Galcuru avait touché à peine plus au sud, et les légendes disaient qu'à la fin du monde la dalle qui recouvrait la maudite armée légendaire de Galcuru s'ouvrirait et les légions infinies de l'empereur perverti par Sardon déferleraient sur les Terres Immortelles sans espoir pour leurs occupants.

Cependant, depuis la fin de l'Âge Sombre et la chute de Sardon, cette légende avait rejoint celles qui prédisaient le déferlement de ses sombres forces engloutissant sous les ténèbres l'ensemble des terres, noyant le monde sous des flots d'infernale noirceur. A savoir dans les légendes qui ne pourraient jamais se produire, car leurs conditions ne seraient jamais réunies. Sardon était mort sans espoir, jamais il ne pourrait reprendre son pouvoir sur Galcuru, même si l'empereur enfoui avait survécu.

Puis une autre raison avait incité les elfes à repeupler l'endroit, l'installation au Cap des Prodiges du comptoir salivrien de Valnyrie. Le commerce avec les Hauts Humains avait toujours été profitable, et les marchands elfes avaient toujours gardé de bonnes relations avec les descendants des anciennes souches paladines. Aussi, lorsque le Roi Mage Otharion de Salivrat avait demandé à la Blanche Reine Aglaranna de Sitorngim l'autorisation de fonder son comptoir sur la côte sud, la reine elfique avait accepté et cédé toute la péninsule aux salivriens qui y avaient fondé le comptoir de Valnyrie.

Ceci avait attiré certains marchands elfes qui s'étaient installés à proximité de Thelwag, quelques kilomètres plus à l'est en fait, le long du nouveau rivage. Le nouveau village ne comptait qu'une centaine d'âmes mais chaque année une ou plusieurs familles venaient s'y installer, car le port en était fort bien protégé et l'endroit plaisant, outre l'intérêt financier que certains en retiraient. Puis la menace de l'ouverture de la dalle de Galcuru semblait devenir une légende de celles qui ne se réaliseront jamais.

Cependant nul n'était revenu peupler les anciennes ruines de la ville à présent colonisées par le petit peuple qui avait trouvé en ces lieux un formidable terrain de jeux et de plaisir, entre les blocs de granite polis par la pluie et la mousse, les arches effondrées et la végétation, ajoncs, genêts et chênes à présent centenaires dont les racines continuaient à desceller année après année les derniers bâtiments encore debout.

C'est en ce lieu qu'un jeune korrigan se découvrit soudain une envie de découvrir le monde, afin d'en savoir plus sur le peuple qui avait créé ces constructions à présent détruites par l'action du temps.

Kinay marchait à travers les ruines, enfin le terme marcher n'était pas le bon, il s'agissait plutôt de sortes de bonds.

Après avoir fait quelques paris avec ses amis sur une course de limace, toutes ses économies avaient été misées sur une belle limace dodue de couleur orange, mais cette dernière n'avait pas fait sensation et avait perdu. Notre Korrigan, lassé des paris et fauché se promenait à présent sous le clair de lune.
Il s'arrêta enfin sur une vieille pierre, s'assit et fixa l'astre blanc. L'endroit où il avait grandi était assez simple, des pierres avec des plantes qui avait poussé dessus. Mais, peut-être était-ce à cause de la lune, du vent, ou encore de l'état d'esprit qu'il avait en ce moment-là. Toujours est-il qu'il rêva.
Ces pierres n'étaient pas que de banales pierres, mais les restes de vieux bâtiments. Plus il y réfléchissait et plus cela lui semblait concret, et il sortit de cette rêverie d'où était partie cette folle idée pour rentrer dans une étude rapide de ces cailloux trop bien coupés.

Il ne sut pas combien de temps il avait passé à réfléchir, quelques minutes, quelques heures ? En tout cas, la lune était toujours là, luisant au dessus de ce qui était, il en était maintenant intimement convaincu, des ruines du passé.

Les ruines d'un peuple d'êtres plus grands que les géants cités dans les légendes de son peuple...

Il se souvint des dires d'un fou qui parlait de géants vivant loin de ces terres qui étaient les siennes. Et si il n'était pas si fou que cela ? Kinay avait envie de lui parler mais il était mort il y a de cela trois hivers, emporté par le froid. Kinay était ruiné, et prévenir ses frères, ses parents ou ses amis n'aurait rien changé, à part une perte de temps. Il pris un balluchon et quelques provisions.

Le balluchon était accroché sur son dos, il avait fait vite, il saisit le bâton que son professeur en druidisme lui avait légué et partit à la découverte de ces géants ...

[ Notes modo et admin : ]

Spoiler:

[Hrp :] Bon, j'aurais dû laisser une description des korrigans auparavant... Tant pis. En fait, les korrigans sont une race assez évoluée sur Minyador, bien qu'ayant très peu d'influence sur l'histoire générale, et ont bien souvent des contacts avec les elfes, même si la plupart des elfes les considèrent plus comme des nuisances, les korrigans étant très joueurs et les elfes des Terres Immortelles étant nombreux à être des citadins ou des ruraux "rationnels" habitant dans des constructions généralement de pierre et de verre analogues à celles des humains (les elfes sylvains étant en effet très rares sur Minyador en-dehors d'Arden).

Bref le coup des "géants" n'est pas trop plausible, quoiqu'on pourrait imaginer que ton personnage est particulièrement jeune et ne sait pas les elfes capables de telles constructions, et donc imagine les ruines construites par les géants, qui sont effectivement rares et habitant loin de là, dans les montagnes des Terres du Centre notamment, bien qu'il y en ait aussi dans d'autres chaînes de montagnes. [/Hrp]

Le "fou" racontait qu'il tenait l'histoire des géants d'un Ancien, qui lui-même l'aurait tenue d'un Ancien, etc. qui aurait voyagé durant des lunes et des lunes, si longtemps qu'il n'en tenait même plus le compte, tant et si bien que tous l'avaient cru mort dans le cercle.

A son retour il avait conté qu'au départ il était allé vers l'endroit où le soleil se couche, et avait vu de près le lieu où se trouvait le lac tellement immense qu'il touchait le ciel et occupait tout l'horizon, et découvert que l'eau en avait une drôle d'odeur et un goût étrange. Il racontait ensuite avoir traversé des villes merveilleuses dont les constructions atteignaient le ciel et brillaient d'or et d'argent, des endroits où les collines elles-mêmes atteignaient les nuages, et où la neige ne fondait jamais, et d'autres où il faisait si chaud que la terre s'était changée en pierre et l'herbe en sable.

Mais partout il n'avait vu que Grandes Gens, certains pas beaucoup plus grands que les korrigans du Cercle, mais barbus et couverts de métal, d'autres encore plus grands que les Grandes Gens qui passaient sur la route [ Pourtant les elfes font facilement leur mètre 90 ] et musclés comme s'ils avaient des arbres en lieu et place de leurs bras.

Mais bon, c'étaient des légendes, des histoires des temps avant la Catastrophe, comme l'appelaient les Grandes Gens. La Catastrophe avait peu touché le cercle d'où Kinay était issu, mais d'autres cercles avaient été frappés. L'on racontait que lors de la Catastrophe le Grand Lac était entré en fureur, et était monté en engloutissant la campagne, collines et forêts comprises.

Des milliers de lunes et de saisons s'étaient écoulées depuis, et nul n'avait eu le courage de retourner là-bas depuis. Peut-être était-ce à cause de l'imprudent voyageur que le Grand Lac s'était mis en colère, après tout...

[ Hrp : ] Je te fais une description informative des lieux et tu me dis où tu vas. [/Hrp]

La grande lune était pleine juste au-dessus du korrigan, la petite n'avait pas encore fait son apparition au-dessus de l'horizon. La lande était donc brillamment éclairée par cette nuit sans nuages. Malgré tout l'on pouvait même apercevoir au sommet de la colline au loin au sud-ouest la lueur du feu du cercle voisin, dirigé par Kroli l'Excentrique, qui forçait tous ceux de son cercle à danser sur un seul pied. La coutume n'avait jamais pris dans celui d'Enyalÿn [ le cercle de Kinay ], malgré les fréquents contacts avec eux.

Les gravillons blancs de la route des Grandes Gens la faisaient scintiller. Elle reliait la ville des Grandes Gens à l'est, au bord du Grand Lac, à une autre ville loin à l'ouest, du moins c'était ce que racontaient les Trousselangue, qui communiquaient parfois avec les Grandes Gens. Les Trousselangue vivaient quelques lieues à l'ouest, où la route passait sur un pont au-dessus d'un affluent important du fleuve puissant qui longeait la route.

Bref, pour info, tu es entre Thelwag et Kadarien, qui sont éloignées d'environ 270 km à vol d'oiseau, à peu près au niveau de l'affluent du Volgann (on va dire une dizaine de kilomètres à l'est).

A toi de jouer.

Kinay observa le lieu, regardant la fumée du camp voisin disparaître dans la nuit étoilée. Il regarda les gravillons blancs éclairés par la Lune, il sauta au milieu de ceux-ci, passant dans ses doigts quelques uns de ces gravillons, il se releva. Dans sa main, un gravillon, qu'il fit glisser dans sa poche.

*Un souvenir, pour plus tard. Si un jour je reviens en ces lieux je le reposerai sur ce chemin et il symbolisera mon évolution et mon nouveau moi.*

Kinay tapota sa poche. Sentant le petit caillou dans cette dernière, il huma une dernière fois l'air de son cercle et partit par le chemin.

Fautes corrigées. D'accord pour le chemin, mais vers l'est (vers Thelwag) ou l'ouest (vers Kadarien) ?

Citation :: Vers l'est (vers Thelwag) ou l'ouest (vers Kadarien) ?

Disons l'ouest.

La nuit était claire, mais ça ne voulait rien dire, Kinay le savait bien, il pouvait très bien pleuvoir dès le lendemain matin, de ces pluies fines et insidieuses que l'on sentait à peine mais qui mouillaient finalement tout autant... Le climat des Terres Immortelles était très variable, mais la plupart des Grandes Gens ainsi que les korrigans en riaient souvent, disant que l'endroit était bien plus beau sous la pluie. En tout cas, une chose était certaine, c'est que l'ambiance des lieux devenait plus féérique, lorsque tout se brouillait dans le fin rideau d'humidité...

Là n'était toutefois pas la question, il faisait beau et il serait toujours temps de rechercher un abri ou de se confectionner un chapeau avec des feuilles, comme le faisaient souvent ceux qui devaient sortir par mauvais temps - chose qui finissait inévitablement par arriver, les bruines pouvant facilement durer pendant une semaine...

Le jeune korrigan suivait donc la route, s'arrêtant par instants pour étudier un étrange buisson couvert de baies probablement rouges - encore qu'il était difficile de le savoir sous la faible lueur de l'unique lune présente dans le ciel cette nuit-là. Il regretta de ne point s'être plus instruit auprès du shamane du cercle d'Enyalÿn des propriétés des plantes, mais il était trop tard à présent. Il hésita à en cueillir, mais finalement se ravisa. Certaines baies étaient en effet mortelles au toucher, et elles auraient probablement de plus le temps de moisir avant qu'il ne rentre.

Aussi il poursuivit son chemin, faisant néanmoins une nouvelle halte devant des pousses de Glyfin, une herbacée dont les feuilles vertes, odorantes et grasses faisaient un excellent onguent pour calmer des coupures et ampoules. Et des ampoules, Kinay était certain d'en avoir sur sa route...

* * *

Kinay marchait depuis quelques heures déjà et l'horizon rosissait déjà à l'est lorsque des rires et des chants, ainsi que les lueurs de feux de camp derrière les arbres et buissons de la route lui firent deviner qu'il arrivait sur le territoire des Trousselangue. Bientôt il passerait le point le plus éloigné atteint par les membres de son cercle depuis plus d'une génération. Kinay hésita. Allait-il passer la journée chez ses cousins Trousselangue ou bien allait-il poursuivre sa route pour se chercher un coin tranquille après le pont ? Il était en effet facile pour un korrigan de se reposer dans un arbre creux ou un terrier abandonné, surtout dans ces régions où les prédateurs étaient rares malgré la faune abondante...

Kinay s'assit pour réfléchir. Il était facile de réfléchir en marchant, mais largement plus en étant immobile, qui plus est assis.

*Ce serait plus simple d'aller chez les Trousselangue, cela me permettrait d’obtenir quelques informations, dans la mesure du possible, sur ce que je m’apprête à vivre...*

Kinay, tout en pensant, jouait avec une pierre. Cette dernière roulait entre ses doigts comme une goutte glisserait sur une feuille. Il s'arrêta alors et ferma le poing.

*Non, je ne suis pas parti pour m'arrêter à la première occasion venu, et si je m'arrête chez eux, je risque de réfléchir, et qui sait à renoncer à mon projet et ça, ce n'est pas possible !*

Kinay reprit donc son bâton posé à coté de lui, lâcha la pierre et la fit tomber par terre, et continua sa marche le long du chemin.

*Mais il faut quand même que je pense à faire une pause, où vais-je m'installer ?*

Kinay tourna la tête pour voir s'il trouvait quelque chose d'accueillant. Il vit un creux entre deux rochers. Cela pouvait faire l'affaire...

*Rester aussi près du chemin pourrait m'attirer des ennuis, quittons le sentier pour trouver un meilleur abri...*

- Edit Modo -

Spoiler:

Kinay trouva sans difficulté un trou d'apparence accueillante laissé par un arbre foudroyé plusieurs mois auparavant, et entreprit de s'y installer. A l'évidence, cet abri avait déjà servi, car le fond en était tapi de mousse et de feuilles soigneusement disposées de manière à en faire un tapis, mais d'après l'odeur, l'occupant, probablement un petit blaireau, l'avait abandonné depuis plus d'une semaine. Aussi le korrigan n'eut-il aucun scrupule à se l'approprier pour la journée, et s'y endormit promptement.

Cependant vers la mi-journée il fut réveillé par le dégouttement d'un trou dans le bois de l'arbre qui par hasard tombait juste sur son nez. A l'extérieur, il pleuvait à ne pas mettre un korrigan dehors, et Kinay se félicita que son abri n'eût que ce malencontreux accroc. Il se roula en boule en évitant soigneusement l'endroit humide et retrouva sur-le-champ le sommeil.

* * *

Lorsque Kinay se réveilla à nouveau, le soir était tombé sur la lande, et il pleuvait toujours. Kinay fronça son nez à l'idée de devoir sortir pour trouver de quoi manger. Que n'avait-il pas été prévoyant la nuit précédente !

Il hésita quelques minutes, puis la faim sembla la plus forte, et il sortit de sa cachette. Par chance, il semblait y avoir un chaos rocheux un peu plus loin, il pourrait s'y déplacer en étant à peu près à l'abri, parce que de toute manière il pleuvait tellement que s'abriter sous les arbres des petits bois voisins était inutile. En même temps c'était là qu'il avait le plus de chances de trouver de quoi manger...

Bah, de toute manière il reviendrait trempé comme une soupe, alors... Il partit donc en direction du bois le plus proche, et commença à chercher de quoi manger. Il tomba rapidement sur un creux rempli de glands, mais bon, il préférait mieux, les glands c'était s'il n'y avait rien de mieux à se mettre sous la dent ! Ah, s'il trouvait des champignons, des chataîgnes, du bois sec et un sapin au feuillage pouvant suffisamment l'abriter ce serait formidable, il pourrait se faire une fricassée !

Seulement il commençait à faire drôlement sombre, et cette fois la grosse lune n'éclairait rien du tout, cachée comme elle l'était par l'épaisse chape nuageuse. Fort heureusement, Kinay découvrit un amas de bois mort à peu près sec, et peu après un vieux chêne dont la mousse n'était pas totalement trempée, avec laquelle il confectionna quelques torches.
Il mit un certain temps à les allumer cependant, non que ses compétenses ne soient en cause - il l'avait fait des centaines de fois à la maison - mais bien plutôt que par ce temps pourri allumer une flamme était une vraie gageure !

Ce fut ensuite relativement plus facile, et il ne mit guère de temps à découvrir un chataîgner aux fruits mûrs à souhait, puis - ô chance ! - des oeufs frais ! Ne manquaient au festin que les champignons...
Le korrigan mit un certain temps avant d'en trouver quelques uns rachitiques. Mais pourquoi n'y en avait-il pas un seul ici alors que ça regorgeait près de chez lui ? La mémoire lui revint enfin, après presque une heure de recherches guère plus fructueuses : les Trousselangue étaient plus que friands de champignons, normal donc qu'il n'y en ait pas un seul dans le coin...

Kinay s'assit donc à l'abri d'un grand sapin et mangea son omelette aux champignons sans champignons (les petits qu'il avait trouvés s'étant avérés véreux et immangeables) et ses chataîgnes cuites au feu de bois. Puis il emballa le reste de son festin et hésita. La pluie ne semblait pas sur le point de s'arrêter. Allait-il continuer (beuh !), retourner dans son creux et attendre le lendemain matin pour voyager de jour (cela ne dérangeait aucunement un korrigan), au moins y verrait-il mieux que dans la quasi-obscurité de la nuit couverte, ou bien allait-il attendre la fin de la pluie chez les Trousselangue ?

Kinay regarda les gouttes tomber, il aimait bien la pluie. Il huma l'odeur de l'eau tout en contemplant le ciel noir de jais qui laissait filtrer les gouttes par milliards.

*Ca ne sert à rien de rester ici, je ferais mieux d'y aller. je ne suis pas en sucre, la pluie n'aura aucun effet néfaste sur moi.*

Alors qu'il allait sortir il regarda droit devant lui. Il était impossible de voir dans cette obscurité. Il dut ce rendre à l'évidence, il attendra que le la lumière de l'astre du jour pointe pour continuer son voyage.

Lorsque la lumière crût enfin, il pleuvait toujours. Le ciel était d'un gris plombé uniforme partout où se portait le regard, et le vent quasi inexistant. Allons bon, on était encore parti pour avoir ce sale temps pendant une semaine. Kinay aimait la pluie, mais quand il était à l'abri, pas quand il devait sortir dessous... Enfin, il n'avait pas le choix, de toute manière ses provisions finiraient par s'épuiser, alors autant y aller.

Il marchait depuis quelques heures sur la route lorsqu'un claquement de sabots et le son de roues sur le gravier l'avertirent qu'un chariot arrivait par derrière. Kinay hésita. S'il s'agissait d'un véhicule conduit par les Grandes Gens, ce qui était plus que probable, il serait probablement couvert, et il arrivait que les Grandes Gens acceptent de prendre des korrigans dans leurs charrettes. Au moins pourrait-il ainsi continuer sa route sans se fatiguer et à l'aabri de la pluie. Puis il pourrait peut-être demander des informations sur les lieux qu'il allait visiter, afin d'en savoir plus pour son voyage...

Kinay aimait cette idée, encore fallait il que ce grand gensle remarque. Il entreprit donc de grimper en hauteur pour pouvoir sauter sur cette charrette, il remarqua un arbre assez haut pour sa petite taille. Il escalada donc ce tronc avec une rapidité assez normal pour un korrigan, puis avec un grand calme il marcha jusqu'au bout d'une branche souple et fine. Il se trouvait donc maintenant au dessus du chemin attendant en équilibre que son transport arrive.

Alors que le véhicule se rapprochait, Kinay distingua mieux son occupant, un Elfe d'assez petite taille par rapport à la moyenne des siens, qui chantait gaiement une chanson d'amour en s'accompagnant de son luth. Vêtu d'une cotte bariolée et coiffé d'un chapeau à plume dont la pointe gouttait doucement sur le banc de cocher à sa droite, c'était très certainement un troubadour comme il en passait si souvent sur les routes minyadoriennes.

La charrette en elle-même était un simple véhicule à deux roues tiré par un cheval rouan, avec seulement le siège du cocher et un coffre contenant probablement les effets et le matériel du ménestrel.

[Hrp :] Au fait, les Elfes ne sont pas considérés comme des "Géants" par le peuple des korrigans, mais uniquement comme des "Grandes Gens". Les Géants sont des peuples de légende comme celle que racontait l'Ancien. [/Hrp]

Kinay attendit le bon moment, tout en écoutant la mélopée de cet elfe. A l’entendre il devait être sympathique et ça ne le gênerait sûrement pas de promener un korrigan. Kinay ce laissa enfin tombé dans la charrette, appréhendant la chute et espérant ne pas tomber à coté.

HRP : court pour savoir si je tombe bien dans ma charrette et si l'elfe me remarque. /HRP

Kinay atterrit sans bruit juste sur un sac de jute qui devait certainement contenir des vêtements, et resta quelques instants immobile dans l'expectative, attendant de voir si le ménestrel l'avait repéré, mais au bout d'une minute, le korrigan dut se rendre à l'évidence : soit l'elfe ne l'avait pas repéré, absorbé qu'il était par sa chanson, soit la présence du korrigan ne le dérangeait pas le moins du monde.

[Hrp :] Au fait, ce chariot n'est pas couvert. Les options qui s'offrent à toi sont : regarder le contenu du coffre, sauter de voiture, adresser la parole au chanteur maintenant ou à la fin de sa chanson, ou bien saisir la cape qui repose sur le coffre pour t'abriter et attendre que l'elfe te repère.[/Hrp]

Kinay attendit un peu, et s'approcha du coffre pour voir si il était fermé à clef ou pas et si l'ouvrir serais discret ou pas. dans le cas contraire il attendrais al fin de la chanson pour ce présenter à l'elfe.

Le coffre n'était fermé que par un crochet, dont le cliquètement à l'ouverture fut inaudible au milieu du vacarme de la carriole sur les graviers et le chant du ménestrel. Il contenait quelques vêtements secs, différents ustensiles utiles, quelques livres et partitions, bref rien d'anormal dans le bagage d'un troubadour.

Kinay pesa le pour et le contre, puis se dit que de toute manière il aurait tout le temps de se présenter à l'elfe plus tard, il referma donc le coffre en osier sur lui et entreprit de s'aménager un nid douillet dans les vêtements. Bercé par le chant et les mouvements du véhicule, il s'endormit rapidement.

De brefs coups portés sur l'osier du coffre le réveillèrent. La pluie n'avait pas cessé à entendre le dégouttement des arbres, ou si elle avait cessé, elle venait de le faire. La carriole était à l'arrêt.

Les coups discrets reprirent.

"Mon petit passager daignerait-il s'éveiller pour partager mon repas avant la nuit ?" fit la voix du ménestrel.

Kinay ouvrit les yeux et vit le ménestrel penché sur le coffre, le fixant d'un œil amusé.

Je ne savais pas qu'un ménestrel savait s'arrêter de chanter.

Kinay ria et ce releva, il s'étira lentement, le fait que le ménestrel l'accepte lui plaisait.

Ce sera avec plaisir que je vais partager votre repas, et je vous remercie de m'y inviter.

Kinay ce issa tant bien que mal en dehors du coffre.

Je m'excuse de mettre introduit dans voter coffre, j'espère que vous en m'en voulez pas ?

Le ménestrel eut un clin d'oeil complice.

"Aucunement, par ce temps il vaut même mieux que vous soyiez resté à l'abri ! J'ai trouvé un endroit à peu près à l'abri où nous pouvons faire halte pour reposer un peu le cheval et manger un morceau. J'ai quelques restes de boeuf et de l'hydromel de l'Auberge du Poney qui Tousse - offerts grâcieusement par le tavernier, un ami - et une miche de pain, malheureusement plus tout à fait frais, il date d'avant-hier. Cela t'irait-il ?"

Il eut un sourire.

"Au fait, je me nomme Lyrian, ménestrel de mon état. Je me rends à Armelane où s'est installé un de mes amis marchands, mais comme je n'aime pas trop la mer, j'ai décidé de passer par la route. Et toi, mon petit ami ?"

Kinay s'assit à côté de ce grand gens.

Sa me conviendra parfaitement, merci. Moi je suis Kinay, jeune druide korrigan qui ce lassait dans son village.

Kinay ce gratta l'oreille d'un air distrait.

Et disons que je pars à la découverte du monde, espérant en apprendre plus sur notre monde et pourquoi pas sur les arts druides !

Kinay regarda les environs.

Maître du Jeu Nombre de messages : 55 Date d'inscription : 28/04/2008

Le ménestrel lui sourit alors :

"Et bien, si tu le désires, tu pourras m'accompagner un bout de chemin. Car même si Lothfalas est un bon compagnon - il fit un signe vers son cheval - il n'est pas très bavard !"

Il fit signe à Kinay de s'écarter quelques instants. Il retira alors un noeud du bois et le siège du conducteur se souleva, révélant de ce fait plusieurs objets précieux bien cachés, dont les précieux hydromel, pain et viande.

Lyrian eut un sourire :

"Oui, cette vieille charriote cache plus de choses qu'elle n'en a l'air !"

Kinay fut surpris, esseya de comprendre le mécanisme et arrêta.

Et où allez vous avec cette charrette suréquipé.

Maître du Jeu Nombre de messages : 55 Date d'inscription : 28/04/2008

Lyrian fit un clin d'œil à Kinay :

"Mais je vous l'ai déjà dit, jeune korrigan. Auriez-vous donc la mémoire si courte ? Je me rends à Armelane où réside l'un de mes amis, que je n'ai revu depuis moult années. Mais demain soir nous nous arrêterons à Kadarien."

KInay ce gratta la tête.

Non je me souviens bien de ce que vous avez dit, mais que pouvez vous m'apprendre de ces villes, à quel distance sont elles, qu'est ce que l'on peut y faire, ect, ect.

Maître du Jeu Nombre de messages : 55 Date d'inscription : 28/04/2008

"Houlà mon petit bonhomme, tu me demandes beaucoup. Enfin bon, ça meublera un peu les journées de voyage qu'il nous reste. On en a encore pour pas mal de temps. Mais n'hésite pas à m'interrompre si tu veux savoir quelque chose de plus."

Il s'installa plus confortablement contre un arbre.

"Kadarien, où nous arriverons demain, est un petit village elfique tout ce qu'il y a de plus normal. Fondé du temps de la majesté de l'Atlantaë autour de l'auberge du pont enjambant le fleuve Foralis, il servait d'étape aux voyageurs remontant vers Sintorios depuis les ports de la côte sud. Il fut détruit et reconstruit plusieurs fois, mais l'auberge est toujours là au-dessus des eaux du fleuve, et même si ce n'est plus le seul pont et la seule auberge de Kadarien, nombreux sont encore ceux qui l'empruntent. Nous y passerons la nuit prochaine, le patron est un bon ami, et ça lui fera plaisir de recevoir des nouvelles de l'Est. Il n'y a plus tant que ça de grands voyageurs à s'arrêter à Kadarien et Sarën depuis que la voie ferrée a été construite. Ils préfèrent dormir à Bienvenue ou Aranti. Au fait, ne t'étonne pas si tu entends les gens parler de Kadelrien, c'est l'ancien nom de Kadarien, mais il est encore plus fréquemment employé par les locaux."

"Nous prendrons ensuite vers le sud-ouest, vers Aranti où nous devrions arriver en quatre étapes. L'Armen - c'est le nom de cette grande route - est large et bien pavée. Je me souviens encore du temps où c'était un chemin de terre sinueux et bourré d'ornières. Mais maintenant, les marchands sont trop nombreux à l'emprunter, tu verras, nous allons passer notre temps à doubler des caravanes. Récemment ils ont même mis l'Armen à quatre voies, une pour les caravanes lentes et une pour les cavaliers rapides dans chaque sens, afin de ne pas entraver la circulation. Et maintenant ils ont fait construire une voie ferrée parallèle à l'Armen. Même si ça améliore grandement les vitesses de communication entre les villes minyadoriennes, je trouve que ça dénature vraiment. Où sont passées les petites routes perdues en pleine campagne ? Même une voie secondaire comme celle que nous suivons a été gravillonnée sur tout son parcours."

» Carte locale : Terres Immortelles (Sud)